
Le PERCO est un dispositif d'épargne salariale facultatif que l'employeur instaurait, soit par voie négociée avec des partenaires sociaux syndicaux ou non, soit de façon unilatérale en cas d'échec de la négociation.
Le PERCO était facultatif, rien n'obligeait l'employeur à le mettre en place dans son entreprise. Il devait être mis en place via un accord de PERCO et bénéficier à tous les salariés de l'entreprise.
Il n'est plus commercialisé depuis le 1er octobre 2020.
À noter : la loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a créé un nouveau produit d'épargne retraite : le PER (plan d'épargne retraite). Il remplace le PERP, le PERCO, le PERE (« article 83 ») et les contrats Madelin depuis le 1er octobre 2019. Le PERCO n'est plus commercialisé depuis le 1er octobre 2020. Il peut continuer à être alimenté par les épargnants ou bien être transformé en PER.
Bon à savoir : depuis le 5 juillet 2022, le site info-retraite.fr intègre la liste des produits de retraite par capitalisation (PERP, PER, PERCO, contrats Madelin, etc.) souscrits par un salarié ou par le biais de son employeur.
PERCO : le processus de négociation
Dans certaines circonstances tenant aux caractéristiques de son entreprise, le même employeur pouvait se voir contraint d'initier un processus de négociation visant à la mise en place du PERCO.
Ce processus de négociation – de mise en place du PERCO par voie d'accord – présentait trois caractéristiques principales :
- 1°. Il pouvait être initié à trois niveaux différents : entreprise seule, groupe ou collectivité d'entreprises sans lien juridiques ou financiers entre elles.
- 2°. Il pouvait suivre trois modalités différentes : négociation avec des délégués syndicaux, négociation avec des salariés mandatés, négociation avec le comité social et économique.
- 3°. Son échec permettait à l'employeur de mettre en place unilatéralement le PERCO.
L'accord de mise en place du PERCO était, soit un accord-cadre qui renvoyait alors à un règlement annexé, soit un accord dont le contenu était détaillé et qui valait règlement d'organisation et fonctionnement du PERCO. En cas d'échec des négociations, il revenait à l'employeur de promulguer seul un règlement d'organisation et fonctionnement du PERCO.
Cet accord et/ou règlement devait : 1°. Comporter un certain nombre de clauses obligatoires. 2°. Être soumis à plusieurs formalités. À défaut... le bénéfice des exonérations fiscales et sociales attachées au PERCO pouvait être remis en cause par l'URSSAF et/ou le FISC.
Important : l'ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 portant réforme du Code du travail a opéré une fusion des instances représentatives du personnel (IRP) – les délégués du personnel (DP), le comité d'entreprise (CE) et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) – en un comité social et économique (CSE). La mise en place des CSE est en cours depuis le 1er janvier 2018, au fur et à mesure des élections professionnelles dans l'entreprise. Elle est effective depuis le 1er janvier 2020.
PERCO : facultatif, mais des cas de négociation obligatoire
Dans les entreprises comportant une représentation syndicale et/ou un PEE depuis plus de 3 ans, l'ouverture d'une négociation relative à la mise en place du PERCO était obligatoire.
À la différence de la participation aux bénéfices, le PERCO n'est pas un dispositif d'épargne salariale dont la mise en place était obligatoire compte tenu de telle ou telle caractéristique de l'entreprise.
Le PERCO pouvait toutefois générer des obligations pour l'employeur notamment si son entreprise :
- comportait déjà un PEE : si le PEE avait été mis en place depuis plus de 3 ans, l'employeur était tenu (dès la date d'anniversaire) d'ouvrir une négociation en vue de la mise en place du PERCO,
- était soumise à la négociation annuelle obligatoire (NAO) : le PERCO, en tant que dispositif spécifique pour la retraite, devait impérativement faire partie des thèmes de négociation en compagnie des autres dispositifs d'épargne salariale,
- ne comportait ni délégué syndical ni dispositif quelconque d'épargne salariale : tous les 3 ans, l'employeur devait examiner avec les représentants du personnel les conditions dans lesquelles pouvait être mis en place tel ou tel dispositif d'épargne salariale (dont le PERCO).
À noter : depuis la loi Pacte n° 2019-486 du 22 mai 2019 (article 161), venue abroger l’article L. 3334-5 du Code du travail, toutes les entreprises pouvaient proposer un PERCO à leurs salariés, même si elles n'avaient pas mis en place un plan d’épargne entreprise (PEE). Il était donc possible d’offrir un PERCO sans proposer de PEE.
Accord PERCO : entreprise, groupe, collectivité entreprises
Lorsque l'employeur initiait avec des partenaires un processus de négociation pour parvenir à la conclusion d'un accord de PERCO, cela pouvait se faire à 3 niveaux différents.
Entreprise
L'entreprise était à la fois le niveau de « base » et le niveau le plus répandu pour la conclusion d'un accord de mise en place du PERCO.
Il ne pouvait pas y avoir de négociation « en deçà » c'est-à-dire au niveau d'un ou de plusieurs établissements même s'ils étaient distincts.
Groupe d'entreprises (auquel appartient l'entreprise-employeur)
Des entreprises juridiquement indépendantes, mais ayant établi entre elles des liens financiers et économiques pouvaient conclure un accord de PERCO applicable à leurs salariés. Elles déterminaient alors le champ d'application de leur accord et le périmètre du groupe.
À noter : l'accord de PERCO-groupe pouvait concerner toutes les sociétés ou seulement certaines d'entre elles.
Collectivité d'entreprises
Des entreprises sans liens juridiques et économiques et financiers entre elles, mais ayant une caractéristique commune (même localisation géographique, même branche d'activité, etc.) pouvaient décider :
- ou de conclure un accord commun ;
- ou d'y adhérer s'il existait déjà.
À noter : il s'agissait dans ce cas d'un PERCO-I c'est-à-dire d'un PERCO Interentreprises.
Employeur : 3 modalités de conclusion d'un accord PERCO
L'employeur qui souhaitait mettre en place un PERCO avait l'alternative suivante :
- son entreprise comportait au moins un délégué syndical et/ou un comité social et économique : il devait impérativement tenter une négociation préalable avec eux ;
- son entreprise était dépourvue de toute représentation du personnel telle que visée ci-dessus : il pouvait décider lui-même de mettre en place unilatéralement le PERCO sans négociation avec quiconque.
À noter : si la négociation initiée avec la représentation du personnel échouait, l'employeur retrouvait alors sa liberté d'action : il pouvait mettre en place unilatéralement le PERCO.
Avec qui ? | Quel type d'accord ? | Comment ? |
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Délégué(s) syndical(aux). | Accord collectif (habituel). |
Bon à savoir : depuis le 1er mai 2018, les organisations syndicales de salariés doivent avoir recueilli plus de 50 % des suffrages et non plus 30 % (ordonnance n° 2017-1385 du 22 septembre 2017). Les suffrages pris en compte sont uniquement ceux qui sont en faveur des syndicats représentatifs. Lorsqu'un accord n'atteint pas 50 %, mais qu'il obtient plus de 30 % des suffrages, il peut être validé par référendum (sauf domaines exclus par le Code du travail). |
Élu(s) du personnel (DP ou CE) mandaté(s) par une organisation syndicale. | Accord collectif (mandatement). |
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Salarié (non élu) mandaté par une organisation syndicale. |
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Élu(s) du comité social et économique | Accord avec le comité social et économique |
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Depuis le 24 septembre 2017, dans les entreprises ne disposant pas de délégué syndical et dont l'effectif était inférieur à 11 salariés, l'employeur pouvait proposer aux salariés un projet d'accord PERCO par référendum.
Pour cela, il devait adresser à chaque salarié le projet d'accord et organiser une consultation dans un délai minimum de 15 jours suivant la communication du projet d'accord à chaque salarié.
Pour être valable, l'accord PERCO devait être ratifié à la majorité des 2/3 du personnel (ordonnance n° 2017-1385 du 22 septembre 2017 relative au renforcement de la négociation collective).
À noter : lorsqu'il n'était pas partenaire à la négociation, le comité social et économique devait être informé et consulté sur l'avancée puis le résultat des négociations. Il devait se voir soumettre pour avis le projet d'accord de PERCO 15 jours au moins avant la date de sa signature.
Formalisation mise en place du PERCO : accord/règlement
Le PERCO ne pouvait être mis en place dans l'entreprise sans le relais d'une formalisation écrite qui :
- constatait et officialisait son instauration ;
- déterminait les modalités de bénéfice et de fonctionnement du PERCO.
Cette formalisation pouvait se présenter sous 2 formes :
- d'un accord collectif qui :
- soit portait directement règlement du PERCO ;
- soit renvoyait à un règlement figurant en annexe ;
- ou d'un règlement (sans accord faute de négociation ou d'échec de celle-ci) rédigé et promulgué par le seul employeur.
Accord PERCO : clauses obligatoires pour exonérations
Le contenu de l'accord pouvait être soumis à contrôle de l'URSSAF et/ou du FISC, chacun pouvant remettre en cause le bénéfice des exonérations fiscales et sociales en cas de défaut.
Bon à savoir : la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 a instauré le droit de bénéficier d'un contrôle de l'URSSAF sur demande. Les erreurs décelées à l'issue de ce contrôle ne sont pas sanctionnées financièrement, si elles répondent aux conditions pour bénéficier du droit à l'erreur (erreurs commises pour la première fois en l'absence de mauvaise foi ou de fraude). Le résultat de ce contrôle peut être opposable à l'URSSAF (articles L. 124-1 et L. 124-2 du Code des relations entre le public et l'administration).
Pour bénéficier des exonérations, l'accord devait contenir des clauses obligatoires :
Type de clause | Portée |
---|---|
Durée l'accord | Mention explicite :
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Niveau de conclusion de l'accord | Indication du niveau de négociation et conclusion de l'accord/règlement :
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Bénéficiaires | Mention :
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Modalités d'approvisionnement/ de versement sur le PERCO | Mention :
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Utilisation/placement des sommes versées sur le PERCO | Mention :
À noter : dans cette annexe devaient également être indiqués les critères qui avaient permis le choix de telle ou telle formule de placement : type d'actifs, risque, volatilité, identité du gestionnaire, etc. Attention ! Pour le public âgé d'au moins 45 ans, l'option de sécurisation de son épargne devait être indiquée et décrite dans le détail.
|
Modalités de sortie du PERCO | Mention :
|
Conditions d'information des partenaires à la signature et des salariés | Mention :
|
Règlement des litiges. | Mention des procédures et modalités retenues pour régler les litiges - entre partenaires à la signature - liés au fonctionnement du PERCO lui-même et/ou de l'accord/règlement. |
Identité et qualité des signataires | Mention des partenaires à la signature (délégués syndicaux, comité social et économique, etc.) |
Formalités obligatoires liées à l'accord de PERCO
Une fois la formalisation effectuée, l'accord/règlement devait être soumis par l'employeur à une série de formalités tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'entreprise :
- publicité ;
- information.
PERCO : formalités postérieures à la signature de l'accord/règlement | |
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Dépôt de l'accord à la DIRECCTE (devenue DREETS) | Dépôt de l'accord/règlement :
À noter : la DIRECCTE est la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Important : si l'accord de PERCO était un accord collectif, le délai de dépôt courait à compter de l'expiration du délai d'opposition par d'éventuels syndicats non-signataires. |
Modalités de dépôt :
À noter : la DIRECCTE disposait d'un délai de 4 mois pour opérer un contrôle de la licéité du contenu de l'accord et demander, le cas échéant, des modifications/correctifs. |
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Information des salariés | Les salariés étaient informés de l'existence et du contenu et des mécanismes du dispositif du PERCO par le biais :
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Suivi de l'accord | Information régulière :
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Présentation de l'accord en cas de contrôle URSSAF et/ou fiscal | L'entreprise était tenue de présenter et mettre à disposition des contrôleurs URSSAF et/ou fiscaux toutes les données relatives à l'accord PERCO notamment :
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Attention ! Ces formalités étaient obligatoires, surtout le dépôt de l'accord ainsi que la réalisation des modifications éventuellement demandées par la DIRECCTE. Celles-ci conditionnaient le bénéfice des exonérations fiscales et sociales attachées au PERCO.
Accord PERCO : des modifications possibles
La vie de l'accord de PERCO ne s'arrêtait pas à sa signature. Son contenu peut évoluer voire être remis en cause en entier :
Acoord PERCO : évolutions postérieures à sa signature | |
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Modification de l'accord/règlement |
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Remise en cause de l'accord/règlement en cas de restructuration de l'entreprise |
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Dénonciation de l'accord |
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Sommaire
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- Accord pour un plan d'épargne salariale
- Personnes concernées par les plans d'épargne salariale
- Versement volontaire
- Abondement
- Déblocage des plans d'épargne salariale